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Libération
Critique

Un costume pour trois

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publié le 28 juin 2002 à 0h06
(mis à jour le 28 juin 2002 à 0h06)

Le modèle est le même pour tout le monde. Que l'on soit homme, femme ou enfant. Une veste trois boutons à martingale dans le dos. Seul le tissu varie : écossais, rayures tennis ou tapisserie motif chiens... Les costumes de Véronique des Rotours sont réalisés industriellement. «Quand j'ai suffisamment de commandes, je lance une production. Depuis le 11 septembre, les fabricants ne sont pas débordés de travail. Ils acceptent sans trop de difficulté mes petites séries.» Franchement démerde, Véronique des Rotours, ancienne élève de l'école de la chambre syndicale de la couture, s'est inventé une économie de crise. Elle vend elle-même ses créations à l'étage de la boutique Sisley de Saint-Germain-des-Prés, espace qui lui est gracieusement prêté.

Malle oubliée. Après un stage chez Christian Dior, un poste d'assistante aux accessoires chez Nina Ricci, un boulot au bureau de style du Printemps, Véronique des Rotours monte sa griffe à 29 ans... «J'étais souvent cantonnée aux bijoux, à la maroquinerie ou aux sacs. Si j'ai choisi de travailler dans la mode, c'est par passion pour le vêtement. Je suis donc repartie à zéro en tentant de construire ma propre histoire.»

Véronique des Rotours relance son aventure dans l'appartement de sa grand-mère, «un lieu chargé de souvenirs». Elle donne à sa marque, 216, rue de Rivoli, l'adresse de ce grand appartement vétuste et haut de plafond. Son costard rétro semble sorti d'une malle oubliée depuis longtemps. «Ce qui m'intéresse, c'e