A priori, Cycling Manager 2 s'adresse exclusivement aux mordus de la pédale. Comme tout jeu de gestion sportive, les stats en pagaille y côtoient les programmes d'entraînement et les tactiques de course à élaborer. De quoi refouler toute personne normalement constituée qui ignore la différence fondamentale entre une contre-attaque en relais et une protection du leader, toujours en relais. D'autant que Cycling Manager 2 ne concerne pas un sport aussi planétairement populaire que le foot et souffre donc d'un sérieux handicap commercial par rapport à des jeux comme Championship Manager.
C'est donc à reculons que la plupart des joueurs vont s'atteler à la gestion d'équipes, sur plusieurs saisons, comme Deutsche Telekom, US Postal ou Kelme. Et avant de faire exploser Jan Ulrich ou Lance Armstrong à un niveau de performance qui est le leur dans la vraie vie, il faudra des heures d'incompréhension. Et c'est, paradoxalement, toute la force de ce jeu. L'immersion complète et sans filet dans le monde impitoyable du cyclisme devient grisante. Le titre regorge de tant de petits détails, de l'accessoire d'entraînement à la matière dont est faite la roue arrière du vélo, qu'on est rapidement convaincu de ne jamais en venir à bout. C'est ce qu'on appelle la durée de vie d'un jeu et, ici, elle semble presque infinie. Lorsque arrive enfin le jour de la course, on savoure le spectacle de ces petits gars qui, dans des décors 3D très agréables, appliquent à la lettre des tactiques sophistiquées