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Libération
Critique

L'office du roi David

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publié le 1er juillet 2002 à 0h15

Trois semaines après la sortie de son dernier album, Heathen, David Bowie chante ce soir à l'Olympia. Parler d'événement est un euphémisme si l'on considère le ratio envergure de l'artiste/capacité de la salle. En clair, hormis les privilégiés qui seront parvenus à se procurer une invitation, il y aura donc ceux qui ont fait le pied de grue devant l'Olympia, vendredi dernier dès potron-jaquet, afin d'acheter une place (50 euros), et les laissés-pour-compte, qui pourront adopter, au choix, une des postures suivantes : 1) Le prendre de haut ­ «De toute façon, ça ne sera jamais aussi bien que le 28 septembre 1972 au Carnegie Hall.» 2) Faire contre mauvaise fortune bon coeur ­ «Tant pis, à la place j'irai voir Nana Mouskouri en octobre.» 3) Se lamenter de ne pas faire partie des nantis ­ «Salaud de Bowie, il aurait quand même pu venir à Bercy ou au Parc des Princes.» 4) Traquer dans tout Paris et ailleurs les heureux élus, identifiables ­ tels des poulets fermiers ­ à l'inestimable bracelet gris qu'ils portent au poignet et ne manquent pas d'arborer depuis deux jours devant tous leurs potes. Ensuite, une fois la cible localisée, il suffit de l'estourbir et de la délester du précieux bout de plastique, au détail près que s'il est déchiré, les mastars postés ce soir à l'entrée de la salle barreront le chemin aux aigrefins. A la limite, il est toujours possible de tenter le coup avec de la Super Glu.

Mais les contraintes ne s'arrêtent pas là, puisque même les fans honnêtes peuvent s