Denise Sarrault, dont la beauté teintée de mystère aura traversé quatre décennies de mode est le premier modèle auquel une exposition est consacrée. Sa carrière débute en 1948 chez Lanvin comme mannequin. «Je ne supporte pas ce mot stupide, réplique cette femme vive. Je n'ai jamais été un objet, j'ai toujours préféré me considérer comme un modèle, la définition est plus optimiste !» Son style : une beauté distante, une pâleur mélancolique qui incarne l'élégance exaltée des années 50. Dans les années 60, Denise Sarrault pose devant l'objectif de Bert Stern, d'Helmut Newton ou d'Henri Clark. «A l'inverse des mannequins d'aujourd'hui, j'étais adulte; sur certaines photos de Jeanloup Sieff, j'avais déjà 40 ans, je pouvais jouer sur des palettes de sentiments.»
«Elle possède plus de 500 clichés la représentant, précise Sylvie Richoux, commissaire de l'exposition d'Hyères. Nous avons choisi, à travers 40 images, de nous focaliser, sur deux regards, celui de Jeanloup Sieff qui voyait en elle l'incarnation de la femme française, icône sage d'un chic un peu glacé, et celui plus tourmenté d'Elizabeth Novick qui la représentait comme une héroïne obscure échappée d'un film d'Antonioni.» Pour Tan Guidicelli, pionnier du prêt-à-porter avec qui elle collabora sur les collections de sportswear Mic-Mac : «Denise, c'était Greta Garbo ! Elle, qui fut l'icône des années 50, détestait la mode baleinée de cette période, elle préférait le style souple et dépouillé des années 30, qu'elle nous a comm