Dans la pénombre silencieuse et glacée de la grange à Dîmes luit au sol une étrange lueur bleutée. Quand le visiteur se penche sur le puits de lumière, son image, captée par une caméra, se réfléchit sur l'écran-miroir, comme à la surface de l'eau. D'autres images se mêlent à son reflet électronique et se transforment en fonction de ses mouvements. Chuchotements, respiration lourde, voix étouffées murmurant des paroles énigmatiques, l'espace, intimidant, semble hanté par des choeurs invisibles. Au fond de l'imposante grange apparaît sur l'épais mur de pierre un autre cercle lumineux, dont les images se tordent au gré des errances du visiteur, lui renvoyant par moment son portrait déformé, reflets fantomatiques dont la maîtrise lui échappe.
Aurores boréales. Poursuite du vent, le puits aux vanités, l'installation interactive de Jean-Baptiste Barrière, a été réalisée pour l'exposition «Simulation», qui se tient jusqu'au 1er décembre dans le magnifique cadre de l'abbaye cistercienne de Maubuisson. Autour de cette vague thématique, elle rassemble plusieurs installations disparates mêlant art, science et technologie. La singulière «ville» en carton d'Antoine Boutet cité utopique arpentée par des fourmis, dont les allées et venues sont épiées par des caméras de vidéosurveillance côtoie le simulateur d'aurores boréales de Dove Allouche et d'Evariste Richer ou le Parloir de Florentine Rey, un magma sonore d'où surgissent rires d'enfants, extraits de films, tubes musicaux déclenché