A deux pas du Père-Lachaise, un loft dans une ancienne boutique. Une théâtralité dans le décor, avec un piano en vitrine, des tapis exotiques, des bouquins et une sorte d'arbre à chapeaux où s'exposent les dernières créations de Sally Ruddock Rivière. C'est dans le bric-à-brac chaleureux d'une vie de voyageuse qu'elle reçoit ses clientes. Sur rendez-vous uniquement mais en toute simplicité. Essayant au maximum de les mettre à l'aise. Une multitude de bocaux sur des étagères derrière le bar, où elle offre volontiers une tasse de café. A la visiteuse, elle offre de la lenteur dans un Paris pressé. «C'est un moment où, peut-être une fois par an, une femme va prendre cette attention, ce temps pour s'occuper d'être belle.» Cette Australienne est arrivée en France il y a douze ans. Aux antipodes, elle était styliste, mais, lassée d'un métier qu'elle a vu changer, et qui «impliquait désormais des talents de commerciale» pour vendre les collections aux clientes, elle s'est mise en tête d'apprendre à confectionner des chapeaux avec de «vieilles dames», modistes un peu jalouses de leur savoir-faire. Elles ont daigné lui apprendre à sculpter la matière. En 1995, elle ouvre, avec d'autres, sa première boutique à l'espace Jeunes créateurs, aux Halles. Feutre, cisal, palme, faux liège et métal. Sally Ruddock Rivière travaille à l'ancienne sur des formes en bois. A «toujours été intéressée par le volume». Aujourd'hui, c'est une avocate convaincue du sur mesure. Pour elle, «un chapeau dans
Critique
Sally, la tête pleine de cartons à chapeaux
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publié le 5 juillet 2002 à 0h18
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