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Libération
Critique

La pomme porte ses fruits

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publié le 12 juillet 2002 à 0h23

Au commencement était la pomme. Le média artiste canadien David Clark propose un étonnant vagabondage visuel et sonore, dans les arcanes sémantiques et l'imagerie du fruit mythique. A is for apple est un collage sinueux qui se déploie dans toutes les directions comme une gigantesque toile d'araignée. L'oeuvre, totalement interactive, fonctionne selon le paradoxe du dictionnaire : l'utilisateur cherche la signification d'un mot qui l'aiguille sur un autre etc., si bien que, lorsqu'il le referme, alors qu'il cherchait le mot pomme, il se retrouve à Marienbad et se demande quel chemin improbable l'a conduit là.

Hyperliens. Dans A is for apple, l'internaute déambule, par un système d'hyperliens, dans une série de 60 tableaux animés, des compositions complexes mêlant fragments d'images, photographies, microséquences vidéos, textes, éléments graphiques, enregistrements audios. A chaque étape, il se trouve au carrefour d'une série de mots en rapport avec la pomme. Au premier stade, il peut choisir entre le vieux symbole de la connaissance (le fruit défendu qui chasse Adam du paradis), le nouveau symbole des technologies (l'ordinateur Apple), Isaac Newton, Magritte, Blanche-Neige et la Grosse Pomme, ou, plus curieux, Ringo.

«En 1966, alors que les Beatles étaient en train d'enregistrer Strawberry Fields for Ever, John Lennon visite une galerie londonienne où exposait l'artiste Fluxus Yoko Ono. Dans l'exposition était présentée une pomme à 200 livres. (...) C'était leur première rencon