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Libération
Critique

Peintre en vêtements

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publié le 12 juillet 2002 à 0h23

«Une femme est une fleur.» C'est le genre d'aphorisme, naïf et étrange, qu'affectionne Tomoko Seko. Cette Japonaise qui voit Paris «comme un grand jardin» parsème des branches de cerisier sur des manteaux en lainage. «Je chine des pièces aux puces sur lesquelles je peins des motifs à main levée en me laissant guider par mon inspiration.»

Hier en charge des imprimés chez Christophe Lemaire ou Jean-Charles de Castelbajac, Tomoko Seko édite depuis un an ses propres modèles. «Lorsque je créais pour les autres, mes motifs finissaient parfois sur des vêtements que je n'aimais pas. J'ai donc décidé de choisir moi-même les tenues supports à mes calligraphies.ÊPlutôt que de créer de nouvelles pièces, je retravaille des modèles existants. Je repends la taille d'une robe de mamie, raccourcis les ourlets et rajoute une petite ceinture.»

Ses créations conservent pourtant un air de «déjà vu», un charme désuet que viennent troubler ses graphismes empreints d'une poésie vénéneuse. Dans l'encolure de ses modèles, les étiquettes s'entrechoquent. Aux griffes préexistantes s'ajoutent sa marque et des petits messages subliminaux destinés à ses futurs clients. Ainsi une chemise pour homme décorée d'une toile d'araignée se voit affublée d'une étiquette «Je suis dangereux». Tomoko Seko n'en est pas à une étrangeté près. Elle réalise pour chacun de ses modèles une photo avec un mannequin de vitrine mis en scène dans son appartement: allongé dans son lit, assis sur un canapé. Ses créations sont proposé