Chaque année à la mi-juillet, vers 20 heures, le sentier qui part du village de Gavarnie pour rejoindre le cirque voit passer un bien curieux convoi. Equipées de solides chaussures, de bâtons de marche, de vêtements de pluie, un millier de personnes effectuent une petite demi-heure de marche, à 1 500 mètres d'altitude, pour se rendre au «théâtre». Installés en plein air, sur un replat, des gradins les attendent face à la prairie qui fait office de scène. La troupe de Chantier Théâtre, fondée par François Joxe, propose chaque année une adaptation d'un grand mythe dans ce cadre majestueux.
Après la Chanson de Roland, Gargantua ou encore Dom Juan, la dix-huitième édition est consacrée à Tristan et Iseult. Un spectacle qui mélange théâtre, danse et art lyrique, sur une musique de Wagner. Quinze comédiens, dont certains à cheval, une chanteuse, et quelques rares effets spéciaux composeront l'alchimie nécessaire à ce moment de rencontre entre la nature, les amants légendaires et le public. «Prévu chaque année pour une douzaine de jours seulement, ce spectacle est conçu et monté uniquement pour ce lieu, ne sera jamais repris ailleurs, ni même filmé», explique François Joxe. Le goût de la nature, des attaches familiales pyrénéennes et l'envie de créer un grand rassemblement populaire sont les motivations qui poussent le metteur en scène, depuis 1985, à affronter les intempéries et l'altitude. «C'est une espèce d'enfer. Nous sommes confrontés à une quantité de difficultés énormes. C'e