«On croit que dans mon coin, il n’y a que des bouseux, mais beaucoup se sont portés volontaires.» «Je venais d’un tout petit village. Trois réformés se sont suicidés parce qu’on ne voulait pas d’eux.» Paroles de vétérans, sobres, face à la caméra. Immédiatement suivies d’un générique avec ralentis, images artificiellement sépias et une musique grandiloquente. Le meilleur et le moins bon d’une série américaine, très américaine : des scènes à gros budget et grand spectacle, d’ailleurs plutôt prenantes, et des bons sentiments (le soldat qui apprend la mort de son frère la veille du débarquement et la voix off superflue).
Frères d'armes (Band of Brothers) relate l'histoire vraie (couchée sur le papier par l'historien Stephan Ambrose, aux éditions Albin Michel) d'une unité d'élite de l'aéroportée, la Easy Company. De son camp d'entraînement en Géorgie au jour du débarquement, de l'élaboration d'un concept militaire alors inédit aux Etats-Unis (les parachutistes) à la prise du «Nid d'Aigle» de Hitler à Berchtesgaden.
Avec ces dix épisodes produits par Steven Spielberg et Tom Hanks, la chaîne américaine HBO (productrice et diffuseur de Six Feet Under et des Sopranos) lance la fiction à plus gros budget de son histoire : 120 millions de dollars (soit autant d'euros), 2 000 uniformes, 700 armes authentiques et 400 factices... Et une présentation en grande pompe, sur les plages françaises, du débarquement, devant des vétérans américains et des journalistes le 6 juin 2001.
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