Le touriste est une espèce protéiforme, aux aspirations variées et parfois changeantes. C'est aussi une espèce en voie d'expansion, toujours en quête d'espaces vierges et lointains. En trois volets, Arte part à la découverte de ces «nouveaux territoires du tourisme» : un groupe de Français qui testent un village du Burkina Faso dans le cadre de Tourisme et Développement solidaire, une île Majorque qui lutte avec cet alien qui l'a déjà à moitié dévorée (3,5 millions de touristes par an) et un riche Canadien qui paie 20 000 dollars (20 000 euros) pour aller chasser l'ours polaire. Les Français repartiront au bout d'une semaine, laissant derrière eux un peu d'argent. Pas beaucoup, mais suffisamment pour que les villageois se prennent à espérer. Espérer que cela leur ait plu, aux Blancs, même s'ils ne comprennent pas très bien ce qu'ils viennent faire là. Espérer qu'ils reviendront et avec eux un peu d'argent pour qu'enfin la pompe marche. Et qu'on ait un autre choix que celui de s'exiler.
A Majorque, c'est un peu le contraire. On croule sous les touristes, et les autorités n'hésitent pas à dynamiter les hôtels du front de mer pour endiguer ce flux qui assèche le pays. Près du cercle polaire, en revanche, ça ne se bouscule pas, question touristes. Randy et son guide Nat vont passer dix jours sur la banquise sans rencontrer âme qui vive. Et Nat expliquera que ce métier de guide de safari est le seul moyen de préserver un savoir ancestral : l'art de la chasse. Série de constats