Véritable bouffée d'air frais dans la fournaise de La Courneuve, le parc donne de l'oxygène et des occasions de sourire. C'est là qu'a lieu la sixième biennale d'Art Grandeur Nature, exposition décalée qui a pour thème cette année «Animaleries». Alors que les papys jouent aux boules sous les platanes, les enfants découvrent des oeuvres insolites.
Animaux trop humains, monstres imaginaires mais bien reconnaissables, «des cochons pattes en l'air, quelle horreur !», comme l'a écrit Christine dans le livre d'or. Et pourtant ces truies danseuses, jambonneaux roses harmonieusement dépliés, ne sont pas sans rappeler certaines plagistes. Un peu plus loin, deux adolescents hilares cherchent quels oiseaux vont nicher dans les cabanes tendance sado maso, décorées de lanières de cuir et d'épines de métal, que Wim Deloye a accroché pour eux dans les arbres.
Une petite fille observe perplexe le ballet de poissons rouges, naviguant dans des tubes de plastique à trois mètres du sol par la grâce de Jean-Luc Bichaud. Drôles, poétiques ou militantes, les sculptures installent l'art contemporain entre rollers et transats. Pour une fois qu'on a le droit de parler, de toucher, et même parfois de grimper sur une oeuvre !
Wang Du a froissé une dépêche de CNN du 11 septembre, reproduite sur une plaque d'aluminium de plusieurs mètres carrés : distanciation par rapport à l'actualité, regard de l'artiste sur le gigantisme des médias ou tout simplement cachette secrète de Mato, 5 ans, pour ne pas rentrer t