Henri d'Orléans, duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, a légué à l'Institut le château qu'il avait fait reconstruire à Chantilly, ainsi que la plus belle des collections privées de peintures et de livres. Ce qu'on sait moins, c'est qu'il avait consacré une partie de sa fortune, comme tout grand amateur depuis le XVIIe siècle, à collectionner les antiques. A 21 ans, à l'occasion d'une halte à Naples, il se voit offrir par Ferdinand II, roi des Deux-Siciles, une fouille privée de Pompéi, comme il est d'usage avec les hôtes de marque. Il en ramène des vases et des amphores sortis de l'auberge d'un certain Gabinianus. Mordu, le duc va, en 1854, acheter d'un bloc la collection de son beau-père, le prince Léopold de Salerne, destinée à être dispersée aux enchères après sa mort. Outre les peintures italiennes, il acquiert ainsi des sculptures en marbre, dont une Vénus à sa toilette, de magnifiques mosaïques consacrées à l'enlèvement d'Europe ou à la chasse, ainsi qu'un autel funéraire. Lors de son exil à Londres, de 1848 à 1871, le duc complète sa collection auprès des marchands ou dans les ventes aux enchères spécialisées, bataillant contre le British Museum et le Louvre pour se faire adjuger une Minerve ou un Jupiter en bronze, et surtout une amphore attique ornée de figures rouges.
Ces petites merveilles, ainsi que d'autres, se retrouvent dans cette exposition, qui mêle de façon heureuse le beau et le moins beau, le vrai et le faux. Car les organisateurs ont voulu, à cette occasi