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Libération
Interview

«J'ai improvisé le commentaire»

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publié le 30 août 2002 à 0h48

«Je n'y connais rien, en DVD. Moi, je débarque du Moyen Age.» Etienne Chatiliez a pourtant suivi avec attention la conception de la galette, très réussie par son interactivité, de sa dernière comédie, Tanguy. Le réalisateur livre notamment un commentaire audio honorable, qui alterne sans temps mort considérations générales sur les règles du bon comique, exégèse des scènes et anecdotes de tournage. Un exercice casse-gueule sur lequel il donne ses impressions, mitigées.

Schizophrène. «Pour un réalisateur, le commentaire audio a quelque chose de schizophrène : on est seul, on parle à soi-même d'un truc qu'on a fait soi. Ça me fait penser aux soirées où l'on montrait les diapos de vacances aux copains : tout le monde ronflait et ça n'intéressait que l'auteur des photos.»

Exponentielle. «Il y a 150 façons de commenter un même film, c'est une démarche exponentielle qui, selon l'humeur du jour, peut partir dans plein de directions. On est sans arrêt bloqué par la scène suivante qui arrive, on se laisse embarquer par un détail et puis comme on essaie de coller à peu près aux images qui défilent, c'est un peu comme si on commentait un but alors que les joueurs avaient déjà remis en jeu.»

Solitaire. «J'avais écouté trois commentaires pour voir comment faisaient les confrères. A chaque fois, il y avait le réalisateur et ses acteurs, et cela faisait cache-misère. De plus, j'ai l'impression que la présence d'un interlocuteur qui pose des questions, ça enlève du naturel. Mon commentaire, je