Il y a les Pikats aux yeux démesurés et les silents (les yeux clos et sans bouche), les fairies (elfes, fées...) et les sirènes, les divas (sexy, la bouche en coeur), les cartoonys (graphiques) et les preps (réalistes), les skinnies (maigres) et les moms (enceintes), les chichis (toutes minuscules) et les chubbies (très grandes). Les «dollz» composent la plus impressionnante collection de poupées au monde. Elles ne sont ni en plastique ni en chiffon, mais constituées d'un minutieux assemblage de pixels. Sur le Web, des centaines de sites sont consacrés à ces Barbie digitales, qui fédèrent une communauté très active.
Garde-robe géante. Le phénomène, presque exclusivement féminin, trouve son origine dans le chatroom Palace où les participants sont représentés par des avatars. Pour créer son double virtuel, il suffit de se connecter sur un site comme Dollzmania, la plus grande base de données de poupées préfabriquées (dites preps). Sur le mode des poupées en papier, les utilisateurs sélectionnent une «base» (la forme dénudée du corps) sur laquelle ils font glisser des cheveux, des yeux, puis farfouillent dans une garde-robe géante pour lui confectionner une tenue, au risque de se retrouver avec la même jupe que sa voisine. Pour éviter ce genre d'impair, mieux vaut fabriquer soi-même sa figurine.
Très vite, les dollz s'affranchissent du chat, les utilisateurs passant plus de temps à concevoir leur poupée qu'à discuter. «Après ma première rencontre avec une doll, raconte Lokelani P