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Libération
Critique

DJ superstar

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publié le 5 septembre 2002 à 0h52

A l'instar d'un David Beckham ou d'un Noel Gallagher, Paul Oakenfold est une mégastar au Royaume-Uni. En France, on l'ignore. Et le DJ le mieux payé au monde est plus souvent considéré comme un symptôme des dérives de l'industrie du clubbing. Il reste que ce pionnier a joué un rôle non négligeable dans la promotion de la house sur la scène internationale. A la fin des années 80, de retour des USA où il découvre le rap et Larry Levan, Oakenfold mixe à Ibiza, dont il ramènera l'esprit à l'heure de l'avènement de l'ecstasy. Ses soirées londoniennes Spectrum sont parmi les plus mythiques de la vague acid-house. Il produit alors Pills'n'Thrills and Bellyaches, le meilleur album des Happy Mondays, qui demeure, avec Screamadelica des Primal Scream, la pièce maîtresse de la fusion rock et dance. Oakenfold a ensuite parfaitement su gérer sa carrière, collaborant avec U2 lors des gesticulations disco de Zooropa, multipliant les CD mixés ou travaillant pour Hollywood sur les bandes-son d'Opération Espadon ou de la Planète des singes. Dans le même temps sa musique se fait toujours plus racoleuse et commerciale. Sorti au printemps dernier, Bunkka, son premier véritable album signé de son nom (même si chaque titre est coécrit par un ou plusieurs nègres), ne devrait pas relever sa cote en France. Secondé par un étonnant casting (Tricky, Perry Farrell, Grant Lee Philips ou encore le Dr Gonzo Hunter S. Thompson dans un rôle à la Burroughs), Oakenfold revisite ses influences ­ pop, trance ou