Le plus connu des quarante opéras de Haendel, Giulio Cesare réalise le mariage impossible de l'opéra romanesque à la vénitienne auquel le compositeur avait sacrifié avec son Ottone en 1723 et de l'opéra héroïque à la napolitaine, dans les formes duquel était écrit son Radamisto. C'est surtout, depuis la révolution musicologique baroque, un classique des maisons d'opéra et notamment du palais Garnier qui reprend, pour ouvrir la saison, la production parodique de Nicholas Hytner, dans les décors et costumes de David Fielding. Si on ne l'a jamais vue, autant être prévenu. Tout le monde ne jubile pas nécessairement à entendre le feu d'artifice vocal de la partition dans un palais Garnier évoquant tour à tour un De Chirico de drugstore, le mois de l'Egypte des Galeries Lafayette, les crocodiles animés d'Universal Studios, les centurions gay des productions Cadinot, les puits de pétrole et les chars d'assaut miniatures de chez Playmobil, et les robes à lampions, nuages et comètes volées à Giorgio Strehler. Mais même les détracteurs de cette production, seront ce soir à la première de cette reprise, dirigée par Marc Minkowski, grand passionné de Haendel, et alignant un casting vocal de superstars.
Après Amsterdam l'année dernière, et à l'époque déjà sous la baguette de Minkowski, le contre-ténor américain David Daniels fera ses débuts sur la scène de l'Opéra de Paris dans le rôle-titre, au moment où paraît son nouveau récital Haendel chez Virgin Classics. Dans les airs en ut min