La rétrospective Robert Mitchum et la reprise en copies neuves de la Rivière sans retour d'Otto Preminger tracent les contours d'un acteur dont la carrière a été marquée au fer rouge en 1955 par son rôle dans la Nuit du chasseur de Charles Laughton. Après guerre, Robert Mitchum est la star montante de la RKO. Il apparaît en 1947 dans Pendez-moi haut et court de Jacques Tourneur, véritable pierre angulaire dans l'histoire du polar à l'écran. Mitchum joue le rôle d'un simple garagiste retiré à la campagne qui ne rêve que d'une vie tranquille. C'est sans compter KirkÊDouglas, un autre acteur à fossettes, et la brillante Jane Greer qui reviennentÊchatouiller le passé de notre bonhomme. En 1951, dans le concentré, superbe et classique Racket de John Cromwell, Mitchum s'impose dans le rôle de l'incorruptible Capitaine Thomas McQuigg. Si l'on cherche dans cette rétrospective le petit chef-d'oeuvre caché, Un si doux visage (Angel Face) d'Otto Preminger vaut à plus d'un titre le détour. Dans Angel Face, la capricieuse Jean Simmons commande l'intrigue. Elle manipule le roc Mitchum, en fait une marionnette déchiréeÊdans un cauchemar de somnambule. A travers le comédien Mitchum, on a tissé deux images : celle du flambeur-tombeur de ces dames, dont Stanley Donen use de manière radicale dans Ailleurs l'herbe est plus verte (1960), et celle de l'homme reliant les contraires, le bien le mal, à l'image du faux dévot de la Nuit du chasseur que l'on retrouve dans le western maniériste de Henry
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