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Libération
Critique

Lobs célestes

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publié le 25 octobre 2002 à 1h32

Cet été, en Corée, l'équipe de France a pu mesurer combien il était coton de réaliser deux fois de suite un coup de maître. C'est, dans un registre voisin, ce que Konami vient de réussir avec Pro Evolution Soccer 2 (PES), une simulation de football bien supérieure à la première du nom, pourtant remarquable. Car les efforts de la Konami team se sont essentiellement focalisés sur la jouabilité au lieu de tenter d'épater la galerie à coups de gadgets.

Par rapport au premier opus, les spectateurs ont encore l'air d'individus étrangement plats, les commentaires sont toujours indigents et l'effet de pluie est encore circonscrit à de grands traits blancs zébrant l'écran. Pour autant, on s'en fout. Car l'amélioration sensible du système de passes ou les retouches apportées à la subtilité des dribbles et des contrôles renforcent le plaisir du jeu. Un peu comme un outil de précision mis à la disposition du joueur qui, comme sur un instrument de musique, se l'approprie pour livrer sa propre interprétation. Trois passes enchaînées à une touche de balle, une magistrale ouverture en profondeur, un dribble tranchant ou un lob sur le gardien (le geste le plus difficile sur PES) sont potentiellement réalisables, mais c'est le talent du joueur qui fait la différence. Il fabrique du spectacle, de l'enthousiasme, bref, de l'émotion.

Quant aux gadgets supplémentaires, depuis la crête grotesque de Beckham jusqu'aux tics de Raul (qui embrasse sa bague quand il marque un but), leur caractère réaliste