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Libération

Matchs en derbystéréo

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Ils s'affrontent à coups de rythmes reggae, de scratchs hip-hop ou de pas de danse. Les championnats de sound-systems ou de DJing attirent un public enthousiaste dans une ambiance digne des stades de foot.
publié le 25 octobre 2002 à 1h32

Cornes de brumes, sifflets, hurlements... Depuis quelques week-ends, le Divan du monde, la salle de concert parisienne, a des allures de stade. Ne manquent que les fusées de détresse et les écharpes multicolores pour se croire à Saint-Denis ou au Vélodrome de Marseille. Ici aussi les équipes se battent pour le titre de champion de France, pas de Ligue 1 mais celui des sound-systems, l'art «de promotionner la reggae music», comme disent les aficionados.

Le hip-hop, autre musique extrêmement compétitive, a aussi ses trophées. Les DJ concourent dans un championnat de France qui existe depuis plus douze ans et une coupe au cours de laquelle un jury élit le meilleur scratcheur, le meilleur mixeur et le plus inventif dans les deux catégories (lire les règles page suivante). De leur côté, les danseurs de hip-hop, qui bataillent à longueur d'année dans les compétitions internationales en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis, ont, eux, créé l'an dernier leur Coupe de France et leur championnat du monde. Les cultures issues de banlieues revendiquent le titre national.

Mis au point en 1999, un an après la victoire de l'équipe de France au Mondial, le championnat des sound-systems reprend des modèles existant à l'étranger : «Dans le reggae, explique Rojah, l'organisateur d'origine ivoirienne, ce genre de compétition existe depuis très longtemps en Jamaïque ou en Angleterre. J'ai calqué l'organisation de ce championnat sur celui du foot. Dès le début, les gens sont venus habillés ave