Si le compteur de l'acteur Jean-François Stévenin a largement dépassé la centaine de rôles (souvent seconds mais rarement secondaires), celui du réalisateur Jean-François Stévenin n'affiche que trois films en vingt-quatre ans. Une moyenne de père tranquille qui, si elle est évidemment liée aux galères de ce franc-tireur à trouver des financements, est aussi parfaitement synchrone avec le rythme même de ses trois films. Car Stévenin est un maître du cinéma buissonnier où, avec ses personnages, il aime à prendre son temps (parfois un peu trop dans Mischka) contre les canons du récit classique et à contempler amoureusement la nature (a-t-on jamais vu plus beaux plans de la forêt jurassienne, des plateaux du Vercors et de la campagne bourguignonne ?). «Les gens qui m'intéressent sont des gens tout à fait normaux pas hors du système, pas des rebelles qui vivent leur petit truc dans leur coin», explique le comédien-cinéaste sur le DVD de Passe-montagne, avant de préciser dans un même souffle : «Normaux à leur manière, tous différents.» On ne saurait trouver meilleure définition pour ses trois films qui, en dépit ou à cause même de leurs imperfections, constituent autant de bouffées d'air pur dans le paysage cinématographique. Arte Vidéo leur offre aujourd'hui un écrin numérique, avec surtout pour Mischka un bel assortissement de bonus : interviews on the road de Stévenin, interventions passionnées du monteur Yann Dedet, analyses érudites de séquences (par Frédéric Bonnaud
Critique
Stévenin par la bande
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 25 octobre 2002 à 1h32
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