Dans le monde des webzines consacrés à la musique, Neumu est une sorte d'ovni, à contre-courant de toutes les tendances. Pas de couleurs flash mais un habillage grisé des plus sobres, une maquette épurée et le texte qui prime sur l'image. Résultat de la collaboration entre Emma Stone, webdesigner australien, et Michael Golberg, chroniqueur pendant dix ans au magazine Rolling Stone, Neumu a pour but avoué de renouer avec une certaine tradition de la critique rock, émoussée ces dernières années par les pressions commerciales. «Les magazines rock sont devenus des guides de consommation. Tout simplement parce que ce n'est pas possible d'explorer profondément les thèmes d'un album si vous avez seulement une notule de 50 mots», déplore Michael Golberg.
Subjectivité. Sur Neumu, les chroniqueurs, bénévoles, s'épanchent à leur aise. «L'écriture est l'un des aspects fondamentaux. Je pousse les chroniqueurs à avoir une approche personnelle, à creuser le plus possible, à exprimer comment cette musique les affecte, les touche, et pas seulement de dire si l'album est bon ou mauvais.» Une bonne dose de subjectivité, des points de vue affirmés, pour un site résolument non commercial. Dédié à toutes les musiques avec une prédilection pour le rock indé et l'électronique et à l'art en général, Neumu se distingue aussi par la place accordée à des artistes méconnus. «A Neumu, nous ne parlons que des artistes que nous jugeons intéressants ou importants. Leur popularité nous importe peu.» Des t