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Libération

Son pour sang

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publié le 1er novembre 2002 à 1h38

S'il y avait un top 20 des musiques de films à exhumer du dernier millénaire, le Halloween Theme figurerait évidemment en bonne place, aux côtés de la comptine au xylophone de Soeurs de sang, la viole d'amour de Cape Fear, les arpèges obsessionnels de Vertigo, bref tous les hits nerveux de Bernard Herrmann. La Résurrection d'Halloween, dernier volet sorti mercredi avec l'immarcescible Jamie Lee Curtis, constitue une occasion de revenir sur la musique composée par John Carpenter lui-même. Elle a influencé une génération de DJ's et musiciens d'Aphex Twin à Laurent Garnier. Son prodigieux pouvoir d'innerver reste intact, même revisitée et dégénérée par Danny Lux pour le sequel. Dans la Musique au cinéma (1), Michel Chion se demande joliment si la BO n'est pas «le coeur battant du film». Réponse on ne peut plus affirmative pour ce thème-là : le beat qui amorce le morceau, et le soutient ensuite tout du long, s'approche très près de la pulsation cardiaque pré-infarctus. Un «bpm» rythmant le sentiment de terreur provoqué par la présence alentours de Michael Myers, tandis que le motif psychiatrique joué au synthé vient, lui, sucer au spectateur auditeur son dernier demi-litre de sérotonine.

BO comme borderline donc. Michel Chion encore appelle ça «musique empathique» (qui épouse l'action à l'image pour le meilleur et pour le pire). Ainsi des violons aigus de Psycho (des «cris d'oiseaux» disait Chabrol), film dont Carpenter affirme s'être largement inspiré. En revanche, la primesauti