«T'as des bottes/ Mon pote/ Elles me bottent.» En 1977, époque de la trilogie tiag-jean's-Perfecto, Renaud (in Laisse béton) n'imaginait pas l'actuel retour en vogue de la botte pointue. Les créateurs l'ont remise cet hiver au goût du jour dans une version adoucie, dévirilisée aussitôt déclinée par Zara et consorts. Marco, qui tient depuis quinze ans la boutique Las Vegas à Paris (158, rue de Charonne, dans le XIe), un bouge où les boîtes de chaussures s'amoncellent jusqu'au plafond, est de la vieille école : «La santiag, c'est d'abord un état d'esprit. Celui qui en porte est un marginal, un peu révolté. Un mec cool.»
Minettes. Plus de 250 paires (de celles en lézard montant sous le genou à la version basse plus féminine, jusqu'à la Violette, d'un camaïeu pourpre) sont recensées chez Marco : «Il y a clairement deux publics : ceux qui les portent depuis vingt ans et les petites minettes de 20 ans qui tentent le coup.» De toute façon, la chausse en question absorbe depuis des lustres la mode et ses aléas. Comme l'explique le journaliste Francis Reyes dans ce qui est à ce jour la bible de la santiag, sobrement intitulée les Bottes américaines (Editions Xavier Richer), «son design tel que nous le connaissons n'a pas été imaginé du jour au lendemain. Il a fallu plus d'un siècle pour arriver à l'esthétique actuelle».
A l'origine, la fameuse pompe n'est qu'un sommaire bottillon que les conquistadors arborent pour massacrer les Indiens. Elle évolue rapidement, au gré des pertinentes r