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Enquête

La vieille garde du PC

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Ils courent les Puces, vident les greniers et stockent où ils peuvent des machines antédiluviennes. Fiers d'appartenir à la génération Casimir-Atari, les Infoticaires assument leur micro-nostalgie.
publié le 22 novembre 2002 à 1h51

Ils raffolent des interrupteurs à bascule, des gros «potards» (potentiomètres), des boîtiers en imitation bois. Dédaignent «tous ces petits boutons partout qui ne servent à rien». Rien à avoir avec les «early adopters», qui mettent un point d'honneur à posséder avant les autres le dernier gadget high-tech. Eux, c'est la préhistoire, le «paléolithique sans chichi» de la technologie, qui les intéresse. Génération Atari, Pong et tutti quanti. Dans la tribu ­ des trentenaires pour la plupart ­, les filles sont rares. Et on y entend des trucs bizarres comme «ma vie s'est arrêtée sur le 8 bits». Ou «le plus souvent, je ne fais que de la Jaguar mais en ce moment, c'est plutôt la Lynx». Hubert Kurtz, 34 ans : «Quand on en parle, c'est clair, on passe pour un ahuri, les gens ne comprennent pas.» Pour cet opérateur dans la chimie, du côté de Strasbourg, tout a commencé il y a sept ans, quand il est retombé par hasard sur une console de jeux. Alors tout lui est revenu d'un bloc : les parties «comme des fous» autour du joystick. Les cartouches qu'il ne pouvait pas s'offrir gamin. Depuis, il a décidé de «remonter la gamme» de son enfance «insouciante». Adulescent assumé, il est fier d'appartenir à la génération Casimir-Goldorak-Albator. Se fout qu'on le regarde comme un «grand enfant». Aujourd'hui, chez lui, Hubert a tout : de la petite console portable à la borne d'arcade de café et autres jeux d'échecs électroniques avec bras articulés. Comme ses congénères, Hubert se heurte à un probl