Comme deux poules en train de couver, ils cancanent lovés chacun dans leur nid. «Avant que la table n'arrive, on l'appelait tous "le gruyère" : on avait peur de s'y sentir enfermés comme des souris...» Mais le bureau a fait son impressionnante apparition dans les locaux de l'agence de publicité Enjoy-Scher Lafarge, à Clichy. Les employés y ont fait leur trou, au sens propre, et l'ont rebaptisée d'un petit nom plus affectueux : la ruche. Sur un unique et immense plateau, vingt-huit alvéoles pour nicher les vingt-huit commerciaux de l'agence.
Intermédiaire. «Le pauvre publicitaire a besoin d'être materné...» justifie, goguenard, l'architecte Edouard François, créateur d'un immeuble façade végétale à Montpellier («L'Immeuble qui pousse»). Il a conçu sa «Table à trous» spécialement pour les locaux de l'agence de pub de Clichy : 600 m2 tout en longueur. Un lieu intermédiaire entre bureau individuel, trop isolant, et open space, trop bruyant et impersonnel. Ce n'est alors plus l'architecture, la pièce ou les cloisons qui organisent l'espace, mais le meuble. Edouard François : «Le publicitaire peine à travailler dans un bureau qui l'isole : il a besoin des autres pour s'épanouir. Mais, dans le bureau paysager, son ego est écrasé. J'ai donc imaginé un bureau paysager individuel. Ou des bureaux individuels sur une même table. Le monde du travail est terrorisé par l'innovation dans l'organisation de l'espace : dans ce temple de l'efficacité, toute erreur est une perte d'argent. Résulta