Peu de réalisateurs se soucient autant de technique que George Lucas. Le nouveau cheval de bataille du créateur de Star Wars concerne désormais la projection en salle et, précisément, la pellicule et les projecteurs de papa : quand, comme lui, on tourne en numérique, le transfert en 35 mm a tendance à minorer la définition de l'image et à affadir les couleurs. Et aussi parce que les copies, très rarement tirées à partir du négatif original, ne sont jamais conformes à la vision idéale du réalisateur et on ne parle pas des rayures, points blancs et autres poussières qui s'accumulent au fil des projections ou des changements de bobine maladroits qui peuvent amputer des images.
Mégalo. Si on n'y remédie pas, ces imperfections techniques finiront, prédit Lucas, par dégoûter les spectateurs du «plaisir collectif» de la salle, au profit du «home cinema» où, en théorie, le tout-digital offrirait une qualité parfaite. Le projet, un rien mégalo, du cinéaste milliardaire est donc que tous les cinémas des Etats-Unis, puis de la planète, soient équipés en projecteurs numériques, pour que les films soient vus vraiment comme ils ont été réalisés, deux jours ou cinquante ans après leur sortie. Il en avait fait lui-même la démonstration au Festival de Cannes en projetant le cinquième film de la saga Star Wars tantôt en analogique, tantôt en numérique. Et les différences étaient effectivement sensibles. Dans le premier cas, on découvrait des scènes d'action un peu bordéliques, des effets spé