Le Japon commence à avoir peur et les habitants en tirent les conséquences. Alors que les rues de Tokyo ou d'Osaka restent, jour et nuit, parmi les plus tranquilles de la planète, plusieurs promoteurs immobiliers proposent à leurs clients d'équiper leurs appartements de panic rooms : des chambres fortes destinées à servir de refuge en cas d'agression ou de danger. La mode des panic room popularisés par le film américain du même nom a été lancée au printemps par l'un des premiers constructeurs du pays. Misawa Homes, avec l'aide d'autres compagnies réputées pour les matériaux de construction, a mis sur le marché une gamme de pavillons résidentiels dotés d'une chambre forte camouflée en rituelle pièce à thé.
Sinophobie. «Ce concept n'est pas très différent des abris antiatomiques, populaires dans les années 70 au Japon, explique un porte-parole de Mizawa Homes. Sauf que la panic room doit être accessible à tout moment en quelques secondes. Elle doit rester inviolable jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre, mais n'est pas conçue pour y vivre des semaines, voire des jours, avec ravitaillement.»
Mizawa surfe sans scrupule sur la crainte croissante qu'ont les Japonais de voir débarquer chez eux des gangsters, chinois de préférence. Dans les grandes métropoles, l'augmentation du nombre de crimes violents est en effet (trop) facilement attribuée par les médias aux voyous débarqués de Chine continentale, réputés plus violents et beaucoup moins respectueux des règles que les Yakuzas