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Libération
Critique

Les alchimistes de l'image

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publié le 29 novembre 2002 à 1h56

Le réalisme a longtemps été le critère absolu pour juger de la qualité d'une image de synthèse. Dans Evolution d'une révolution, l'INA présentait, à l'occasion des E-magiciens à Valenciennes, une rétrospective des films réalisés par les pionniers de l'image de synthèse. Des balbutiements en 1979 à 1989, année où la production explose tous azimuts, chacune des oeuvres présente une nouvelle prouesse artistico-technologique vers davantage de réalisme (motion-capture dans Sexy robot, première modélisation d'un animal dans Bio Sensor, reconstitution historique dans 1789). Depuis Final Fantasy, sommet du photoréalisme, une page semble tournée. La tendance amorcée l'an dernier se confirme dans les travaux de fin d'études des écoles européennes (près de 200) présentés la semaine dernière à ces quatrièmes Rencontres de la jeune création numérique. Les animations de synthèse se détachent de cette quête frénétique du réalisme pour proposer des univers imaginaires, originaux et hybrides, où la 3D n'est plus qu'une technique (parfaitement maîtrisée) parmi d'autres au service de l'émotion. Même dans un film hyperréaliste comme Gravités de Thierry Bassement, Frédéric Gesquière et Alexandre Perard (Supinfocom), il se dégage une poésie mélancolique de cet environnement technologique et glacé.

Clins d'oeil. La limite entre animation traditionnelle, infographie et images de synthèse est de plus en plus floue, les étudiants s'amusant à mixer différentes techniques. Dans l'Hélicon, réalisé par To