Repousser les limites de la performance, défier ces règles qui stipulent qu'un spectacle a besoin d'une scène et de spectateurs. Nomusic, plateforme mobile audio très libre, boucle mardi et mercredi son «tour du monde électronique des flux audio expérimentaux en réseau» par une quatrième révolution terrestre de sets sonores en direct du Web. Vingt-quatre heures pour 24 sources émettant de zones géographiques distinctes, soit un marathon du streaming, orchestré par Carl. Y et laboîteblanche, deux purs rejetons de la culture réseau. Ni musiciens, ni informaticiens, encore moins artistes au sens productiviste du terme, ces deux-là seraient plutôt plasticiens sonores. En tout cas des chercheurs de «nouvelle musique», dit laboîteblanche, ou «plutôt d'une nouvelle position par rapport à la musique», amende Carl.Y
Le brun et le blond, tous deux alsaciens, se sont rencontrés online, comme deux mouches attirées par le même pot de miel, en l'occurrence l'esprit des Zones autonomes temporaires (les TAZ) à la Hakim Bey (1). «Nous lâchons un flux, à chacun ensuite de l'utiliser.» Leur concentré de culture digitale utilise la matière sonore et le streaming pour une expérience live radicale, puisque sans autre possibilité d'écoute : Nomusic refuse d'archiver ces sessions. Internet, pourtant immense base de données, véhicule trop d'«informations mortes» et Nomusic n'entend pas le «polluer» davantage, explique laboîteblanche. Pour «être des switcheurs humains, des passeurs, des émetteurs libr