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Libération
Critique

Entre les lignes du story-board

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publié le 14 février 2003 à 22h14

Il y a les secrets, qui conservent leur petit carnet sur eux, ne le montrant qu'avec parcimonie (Caro). Il y a les exubérants, qui dessinent, gribouillent, raturent, peignent de grandes fresques pour poser leur univers (Jaffrennou) ; les minimalistes, qui ne posent plus rien, sauf quelques codes informatiques abscons (Cécile Babiole) ; les énigmatiques, qui lâchent quelques ronds de couleur dans une trame impossible à déchiffrer (Eve Ramboz).

Arborescence. Onze artistes, réalisateurs, vidéastes, ont accepté de livrer une part de leur jardin secret pour l'exposition Story-Board, organisée par la Scam (Société civile des auteurs multimédias). Les outils numériques, les effets spéciaux, le multimédia ont-ils réellement changé la donne ? D'un créateur à l'autre, les techniques ont certes évolué, le recours systématique aux pré-scénarios façon dessins légendés, plan par plan, s'estompe au fur et à mesure que les outils numériques dématérialisent l'image. Une chose reste cependant, comme le dit Michel Jaffrennou, à l'initiative de l'exposition, «le numérique aussi a des mains et des taches de café sur des bouts de papier».

Cécile Babiole montre une copie d'écran d'un développement sous Max MSP (un logiciel conçu par l'Ircam, utilisé pour l'écriture musicale), tout en arborescence, en guise de travail préparatoire à l'installation multimédia Circulez y'a rien à voir, où les mouvements des passants génèrent des modulations sonores et graphiques à l'écran (Libération du 7 février). Pou