Menu
Libération
Critique

Esthètes chercheurs

Article réservé aux abonnés
publié le 21 février 2003 à 22h30

Une allée bordée de lierre et d'arbres... Au fond de ce tranquille square de Vergennes, au numéro 15, apparaît l'hôtel particulier que Robert Mallet Stevens conçut en 1932 pour le maître verrier Louis Barillet. De ce bâtiment industriel singulier dans l'oeuvre de l'architecte ­ hélas très défiguré dans les années 70 ­, Yvon Poullain s'est complètement entiché. En mécène, cet ex-patron de l'entreprise Diam International a confié la restauration de son lieu coup de coeur à François Lérault. L'hôtel vient donc de renaître avec tous ses attributs d'origine ­ les vitraux de Barillet, sa métallerie extérieure, ses volumes intérieurs, sa mezzanine ­ et doté en plus d'un second sous-sol. Derrière cette façade de gravier lavé retrouvée, Yvon Poullain avait évidemment un projet : faire rejaillir une vie culturelle dans cet hôtel-atelier. En investisseur principal, il a fédéré ses passions personnelles et ses dernières curiosités, pour marier arts plastiques et appliqués, matériaux novateurs et design prospectif, dans ce qu'il appelle une «spirale».

Objets débauchés. En ami et collectionneur de Yonel Lebovici (1937-1998), Poullain consacre à cet artiste atypique une exposition permanente. Ces dernières se situent entre ready-made géants et design parfois kitsch. Des fourchettes démesurées et pliées servent de chaises ou de pieds de table, comme des sculptures utiles ; une immense épingle à nourrice se transforme en lampe ; et ainsi de suite, de pince à ressort hypertrophiée en gigantesq