Voici un nouveau restaurant mi-branché mi-bourgeois qui part avec handicaps. Un départ d'abord, celui de Ghislaine Arabian, ancien chef du Ledoyen, qui a échoué dans son retour à Paris, au bout de quelques mois. C'est son second, Frédéric Simonin, qui a pris la place, un pari louable mais risqué. Un lieu informel ensuite, manquant de lumière naturelle, une équipe jeune, 25 ans d'âge moyen en cuisine, garçons et filles mêlés, où règne une ambiance soft. Un quartier enfin, peu avenant. Le XVIe arrondissement a eu raison de plus d'un cuisinier, à commencer par l'immense Claude Peyrot qui eut le tort de se poser au fond de la sinistre avenue Victor-Hugo, pour impressionner sa maman, dit-il.
Simplicité. De bonnes raisons tout de même de s'enthousiasmer d'une cuisine roborative et de la tenue décontractée de la salle, sous la houlette d'Eric Martins, ancien de Lucas Carton. L'ambiance est animée, sans être envahissante. D'un tempérament réservé, Frédéric Simonin a beau n'avoir que 27 ans, il a de la technique à revendre comme en témoigne la justesse des cuissons. Classique, son oeuf meurette à la truffe est balancé par la douceur d'une purée de céleri. Il aime les fonds réduits à l'échalote, mais se débrouille pour faire oublier le vin dans la sauce. Une poitrine de pigeon froide, farcie au foie gras, sur un lit de lentilles truffées, est une heureuse association. Retour à la simplicité avec des saint-jacques, que la crème de cresson ramène délicatement à terre. Le rognon de veau e