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Libération
Critique

Un pour tous, tous bourrins

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publié le 21 février 2003 à 22h30

Combien de sang contient un corps humain ? Un bon hectolitre à en croire le petit dernier de la série Mortal Kombat, cinquième du nom. Ayant mesuré que le réalisme en matière de baston conduisait parfois à une certaine monotonie, Midway a misé sur le gore pour relancer un titre qui, face à une concurrence puissante, avait perdu de sa superbe. Du coup, la moindre gifle donne lieu ici à un tsunami sanguinolent.

Le pari, pas follement audacieux certes, est presque réussi tant le déferlement d'hémoglobine finit par déconnecter l'ensemble d'une quelconque réalité. C'est potache, outrancier, bête et finalement pas si méchant que ça, car il ne fait aucun doute que les concepteurs de ce Mortal Kombat ont retenu la leçon des Scream et autres fantaisies grand-guignolesques. Ils ont ainsi concocté des coups spéciaux où la surenchère est la norme. Pour l'un, c'est «la flaque de vomi» dans laquelle son adversaire dérape et devient vulnérable à un coup de tatane bien appuyé. Pour d'autres, c'est une épée qui transperce le corps de l'ennemi et y reste fichée pour le reste du combat.

Sommet du mauvais goût : le «fa- tality». Lorsqu'un combattant prend résolument le dessus sur son adversaire, celui-ci titube, bras ballants, tandis qu'une voix sépulcrale retentit : «Finish him !» Alors, le dominant se livre à une choré- graphie sophistiquée et achève le dominé, par exemple, en lui arrachant la tête au moyen d'un harpon ou en lui extirpant le coeur de la poitrine à mains nues. Chaque personnage