D'un côté, les films sortis en salles six mois plus tôt, superproductions hollywoodiennes en tête. De l'autre, les valeurs sûres du patrimoine cinématographique. Entre les deux, un vaste continent encore largement inexploré par le DVD en France : des films de genre originaux par leur sujet ou leur style, du cinéma bis délirant, mais aussi des oeuvres méconnues, oubliées ou mutilées, où l'on croise des monstres volants japonais, des cow-boys italiens, des polars pop-art, des comédies psychédéliques... Une cinéphilie parallèle que les majors n'exploitent qu'avec parcimonie et souvent sans cohérence, parce que tel ou tel film prend la poussière au fond de leur catalogue, qu'il ne coûte pas grand-chose à éditer et qu'il peut toujours rapporter quelques euros.
Mais une nouvelle démarche se développe. Elle est l'oeuvre de passionnés qui partent d'un principe simple : on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. En d'autres termes : j'adore ce film, mais il ne passe jamais en salles ou à la télé, donc je le sors dans un DVD à ma main. Avec la meilleure image possible, des bonus très travaillés et un packaging alléchant. C'est ce que le metteur en scène Christophe Gans appelle «le passage d'une cinéphilie de spécialistes à une cinéphilie de fans». Le réalisateur du Pacte des loups, directeur d'une collection consacrée au cinéma asiatique chez HK Vidéo, lance ainsi une anthologie en neuf films «noirs et roses» du Japonais baroque Seijun Suzuki (lire ci-dessous). De son côté, Jea