Menu
Libération
Critique

Le diable au corps

Article réservé aux abonnés
publié le 28 février 2003 à 22h47

«Where the hell is hell ?» Tomasz Dubielewicz, alias Dupal, jeune Polonais de 25 ans, projette ses interrogations sur The Devil, diable cornu au corps massif et anguleux, assailli de doutes métaphysiques. Héros original et ambigu d'une série de cartoons, The Devil défie Dieu dans un face-à-face apocalyptique menant à la destruction de la planète ou marche, tremblant, dans des rues éventrées, en se protégeant sous un parapluie antibombes.

Dans The Devil's suicide, il rumine des idées noires, affalé devant son poste de télévision. Quand on effleure la fenêtre de son réduit, seule ouverture sur l'extérieur, s'affiche un implacable «No sky available» (Pas de ciel disponible). «J'ai inventé ce personnage en 1999 et je n'arrive pas à m'en séparer. J'utilise The Devil pour montrer ce que j'aime ou pas. Quand je pense au monde qui m'entoure, ça me rend triste : surpopulation, pollution, haine et violence, matérialisme, consommation sauvage et culte artificiel de l'individu manipulé par les mass media», constate Dupal.

Un scepticisme qui ne l'empêche pas de signer des oeuvres plus légères et ludiques, des flyers déjantés, des jouets sonores, des pièces interactives comme le INdoor_composer qui permet de créer une scène avec son personnage fétiche. «Lors de mes études aux beaux-arts de Wroclaw, j'ai remarqué que les gens craignaient d'utiliser leur souris pour participer à des oeuvres interactives. Sans doute la peur de détruire quelque chose. Moi, c'est ce que je veux, que les utilisat