Le Japon n'en finit pas de s'enliser dans la crise. L'époque euphorique où les entreprises faisaient profiter les artistes de leurs largesses en finançant d'ambitieux projets de media-art, semble révolue. Ce qui n'empêche pas une nouvelle génération, adeptes du «do-it-yourself», de pointer sa souris. Baignant dans une société envahie par les technologies de communication, notamment les outils portables miniaturisés, téléphones mobiles et gadgets électroniques, ces jeunes artistes croquent la société de l'information, où les gens ne communiquent plus que par interfaces interposées.
«Nourris aux jeux vidéo, grandis avec le boom du media-art, imprégnés de street-culture (graph, skate, hip-hop) et de culture électronique (techno, DJ, VJ), ils hackent le quotidien, apportent leur point de vue critique sur le statut des médias dans nos sociétés, même si leurs travaux ne délivrent pas directement des messages sociopolitiques», explique Yukiko Shikata, commissaire indépendante et critique d'art à Tokyo, invitée par le Ciren (1) et l'Atelier de recherches interactives pour une conférence «NewFUNction of Technology, emer ging Media-art from Japan».
Détournements. Ces jeunes artistes oeuvrent à la croisée de pratiques aussi variées que les beaux-arts, le design, la sculpture, l'animation, les mangas, le Net ou la musique. «Ici, il n'y a pas vraiment de cloisons entre les disciplines. Les artistes, qui travaillent souvent en collectif, combinent toutes ces différentes expressions», expliq