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Libération

A la pointe de l'oreille

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publié le 18 avril 2003 à 22h54

Loin des dance floors, de plus en plus de créateurs expérimentent des pratiques musicales intimistes, reposant sur l'écoute plus que sur le défoulement en concert. Ont ouvert la voie les Séances d'écoute d'Aubervilliers ou les plateaux de musique électronique à Beaubourg, faisant la part belle à l'expérimental, aux samples en temps réel d'images, de poésie et de riffs langoureux de guitare. Nouveau lieu parisien, Confluences a choisi de consacrer dix jours à cette façon de travailler le son avec l'image, privilégiant les installations sonores.

Serge Stephan accumule des résidus industriels, fragments de Playmobil, cotons-tiges, bouts de caoutchouc, etc., comme on collectionnerait des objets précieux. Il se sert d'une caméra pour des performances vidéo minimalistes, où ses restes ont le beau rôle, sur une partition sonore signée Bimbomixer (Erik Minkinnen et Franck de Quenza). Le Boidsband (duo ezDAC/Corrupt au laptop) bidouille aussi son et image en direct, à l'aide de joysticks, façon jeu vidéo. «Pendant que nous nous amusons, disent-ils, le son envoie des infos à l'image et vice versa.» Son morcelé, image fragmentée... l'ensemble ne ressemble à rien de connu (1). Le Net-artiste Reynald Drouhin, dont les tirages numériques accueillent le visiteur à Confluences, travaille le réseau comme une matière plastique (paquets d'infos et flux de webcams sont les ingrédients de ses pièces). Le collectif Incident, dont il est membre, est invité à présenter ses réalisations, dont des ext