Dans le haut de l'avenue George-V, la véranda baignée de lumière se détache comme un aquarium dans la nuit noire. On aperçoit Cathy Guetta, poisson pilote, attablée en pleine conversation, la seule blonde aux cheveux longs aussi charismatique de loin. Une enseigne à elle seule, cette fille-là. Après des années à batailler en sous-sol, elle se pose au-dessus du bijoutier Morabito, en étage et en pleine lumière. Bon point à l'entrée. Il y a certes deux gaillards XXL mais l'habituel physionomiste nous épargne les «vous oui» et «vous non» au petit bonheur le faciès. Pas comme aux Bains quand, refoulée, on marmonnait «j'aurais pas dû mettre les baskets» ou «j'aurais dû mettre les baskets».
«Guetta-pens». A l'intérieur, c'est tout immaculée conception. Rien que du blanc : murs, Chesterfields, rideaux... Evidemment, tout individu habitué à l'underground enfumé et sans chichi aura tendance à se figer. Pour la faune, on hésite entre Barbarella, les Poly Pocket et leurs petits personnages assortis. A ma droite, deux créatures décorées par Sprung frères, lissées par «ampoule éclat» et flanquées d'un Ken escort boy. A ma gauche : trois nymphettes longilignes et sublimes, descendues de leur podium pour venir vous réduire à l'état de sous-produit de l'humanité. «Un vrai guetta-pens», souffle une amie, un peu lasse. Comme ça ne se fait pas de mettre une peignée à la concurrence, direction restaurant. Quelques pas à travers une salle chargée mais pas bondée et vous voilà installées, entre la