Menu
Libération
Critique

La Pologne de Kieslowski

Article réservé aux abonnés
publié le 9 mai 2003 à 22h57

Six films d'un coup. MK2 n'a pas lésiné pour exhumer en DVD la période polonaise de Krzysztof Kieslowski (1941-1996). La renommée internationale du réalisateur de Trois Couleurs avait débuté avec les versions cinématographiques et «allongées» de deux épisodes de son Décalogue télévisuel, Tu ne tueras point, chef-d'oeuvre brutal sur la peine de mort, et Brève histoire d'amour, une synthèse réussie entre le Fenêtre sur cour d'Hitchcock et les drames conjugaux de Bergman.

Peu de Français, en revanche, ont réussi à voir ses premiers films de fiction, très critiques envers la société polonaise (le Hasard et Sans fin eurent d'ailleurs de sérieux problèmes avec la censure à leur sortie). Quatre longs métrages (1) qui montrent comment le cinéma de Kieslowski, initialement guidé par des préoccupations politiques, s'est élargi à une réflexion tant esthétique que métaphysique. La Cicatrice se révèle une autopsie radicale de la bureaucratie industrielle en régime communiste, avant que le pessimiste Sans fin fasse le deuil de l'espoir suscité par le syndicat Solidarnosc. Le Hasard, sorte de Smoking/No Smoking avant l'heure (le même personnage connaît trois destins différents, selon qu'il attrape son train, le rate ou est bloqué par le chef de gare), annonce le goût de Kieslowski pour les séries. Tandis que l'allégorique Amateur (peut-être son film le plus audacieux) s'interroge sur la puissance ­ bénéfique ou maléfique ­ de la caméra.

Les bonus des six DVD proposent des entretiens éclairan