Dans le registre copieusement garni des jeux de sport, Electronic Arts a réussi, il y a trois ans, une intéressante percée avec sa gamme «Big». Le concept consiste à déplacer la représentation sportive sur le terrain de l'outrance. Une idée strictement opposée donc à l'ultraréalisme qui constitue la norme, montrant comment le jeu vidéo pouvait s'approprier la sacro-sainte imagerie sportive. Snowboarders dévalant des pentes irréalistes, dont une piste-flipper à Tokyo (SSX), motos des neiges rapides comme des missiles (Sled Storm) ou, à venir en juin, du catch opposant de célèbres rappeurs (Def Jam Vendetta).
Yéti. Dans la même veine, NBA Street avait également gagné ses lettres de noblesse. Comme son nom l'indique à peine, il s'agit d'un jeu de basket de rue dans lequel les Michael Jordan et autre Shaquille O'Neal s'empoignaient avec un yeti de 2,45 m sans concession ou un alien nain, diabolique au tir de loin.
«Cell shading». Autant dire que, pour la sortie du deuxième opus, cette semaine, la surenchère s'annonçait délicate. Or, l'éditeur américain passe magistralement l'obstacle. Le décalage, cette fois, ne repose pas uniquement sur les contorsions alambiquées des joueurs au moment du dunk ou sur l'étourdissante chorégraphie des dribbles. Le choix, inédit pour un titre de sport, du cell shading, technique proche de l'animation, stimule efficacement ce titre qui rappelle les dessins animés des années 70 (dont les Harlem Globe Trotters), avec typos flashantes, coupes afros et c