Londres, 20 h 30, métro Hammersmith. C'est chaque samedi le même manège. Le quartier d'Hammersmith, autrefois réputé pour ses affrontements entre skinheads et rastas, se transforme le temps d'une soirée en cour de récréation géante. Un raz de marée de chemises blanches, shorts et minijupes s'écoule du métro, sous le regard presque résigné des passants. Même les flics du coin, quelque peu dépassés par les événements, ont des airs de «pions» face à ces trublions.
Personnages grotesques. Une halte obligatoire dans l'un des pubs du coin pour se blinder d'alcool et les groupes se dirigent vers l'énorme et désormais célèbre affiche, Schooldisco.com. A l'intérieur, la troupe passe d'abord dans une salle aux lumières tamisées, sorte d'antichambre de cette plongée en adolescence. On y est accueilli par des personnages grotesques : un clown ahuri, sifflet à la main, et une grande Barbie à queue de lapin. Et puis, derrière un grand rideau de velours, s'ouvre l'immense salle. Cet ancien temple du rock des années 70 et 80, immortalisé par Joe Strummer et les Clash il y a vingt ans avec leur White Man in Hammersmith, s'appelle désormais le Hammersmith Po Na Na. Et s'y trémoussent des collégiens en uniformes, sur des airs de Duran Duran ou de Queen...
«On vient ici pour revivre, le temps d'une soirée, les meilleurs moments de sa vie», explique Carl, l'un des fondateurs. La trentaine décontractée, Carl est l'exemple parfait du schooldisco boy. Il rappelle la légende des débuts, qui veut q