Peu avant ses déclarations sur la réforme de la retraite, Jean-Pierre Raffarin s'est fort médiatiquement prononcé sur le jeu vidéo, notre cher sujet. En direct depuis le mal en point Futuroscope (un jouet assez moche et déjà chenu, conceptualisé par son collègue notable de Poitou-Charentes, René Monory), il a disserté sur le loisir moderne préféré des jeunesses occidentales, sans s'intéresser à sa pratique ni à sa culture, mais en se cantonnant aux ressources industrielles qu'il représente. Ce en quoi il ne faisait après tout que son métier. Se considérant comme un grand professionnel de la communication et tenant manifestement les «djeunes» pour des gogos manipulables auxquels il suffit de dire «Gameboy !» pour avoir l'air sympa, le maquignon de Matignon n'a pas pu s'empêcher de nous servir quelques pseudo-confidences. Elles étaient censées ajouter une implication personnelle dans un raisonnement d'abord économique. Ainsi, la France stupéfaite a pu entendre ce bruyant aveu : Jipé est un gamer. Lui aussi possède, dit-il, une petite console de poche Nintendo. Et il est même, nous assure-t-il, un véritable maître du... Tetris ! Mouaais.
La première impression est avant tout celle d'une gêne extrême. La représentation spontanée que l'on se fait de cette scène, Raffarin jouant des pouces sur une Gameboy, rappelle les hontes tenaces de l'enfance, un peu comme lorsqu'on voit pour la première fois ses parents éméchés dansant le rock devant tout le monde. La vision de Darth Jipé tent