Menu
Libération
Reportage

Trotte, trotte mon pottok

Article réservé aux abonnés
Le pottok, ce poney du Pays basque, n'obéit pas toujours au citadin venu s'aérer dans le Béarn. Mais les soupes de Maïté, la leçon de fromage et la chanson des grenouilles réconcilient l'urbain avec la vie de la campagne.
publié le 9 mai 2003 à 22h56

Angous (Béarn) envoyés spéciaux

On nageait en plein rêve de week-end authentique pour urbains stressés. Le train avait laissé à quai une famille passablement fatiguée (cinq heures de TGV depuis Paris). La route pour Araujuzon étirait son ruban de vallons en gaves (petit nom des rivières locales), à l'aplomb d'un arc-en-ciel qu'on aurait dit de bienvenue. L'apéro servi à la table familiale, le dîner délicieux (soupe paysanne, daube d'un boeuf «né, grandi et tué à la ferme» et gâteau basque fourré aux myrtilles) avaient eu l'effet de douce torpeur escompté. En guise de berceuse, les moutons pissaient dru debout sous la chambre de citadins découvrant la fabuleuse tranquillité d'une nuit en plein Béarn. Tout concourait à rendre inoubliable cette «rando familiale avec les pottoks du Pays basque», de petits chevaux (prononcez «potiok»), avec hébergement à la ferme.

Carte défraîchie. Au réveil, Nicole claque deux bises avant de servir le petit-déjeuner. Fugace impression d'être chez les Darracq comme dans sa propre famille, à discuter du fiston, devenu maître en rafting l'été, ou des quotas laitiers. L'urbain sympathise : «ça doit être terrible, quel diktat des technocrates, tout de même.» Raté. Les quotas laitiers, ces limites à la production imposées par l'Europe, les Darracq s'en accommodent. «On ne veut pas produire plus, cela voudrait dire qu'il faudrait embaucher», explique Jacky.

La belle assurance des gens de la ville n'est pas si facile à ébranler. La matinée a gentiment pass