La nanomachine d'Antoine Schmitt, c'est un peu le contraire d'une boîte à musique bien réglée. Il ne suffit pas de soulever le couvercle pour qu'un air s'en échappe comme par magie. Il s'agit plutôt d'une sorte de Meccano sonore complexe que l'artiste-programmeur bricole sous nos yeux.
Impros. Chaque rouage a sa propre forme, son propre son et un comportement autonome qui déclenche et influence celui de son voisin. «Lors de mes improvisations, tout est lisible, explique-t-il, le public peut assister à la construction en direct de mes mécaniques musicales, suivre mes mouvements de souris sur l'écran, compren dre comment ça marche, qu'est-ce qui provoque quoi. Je les fais évoluer de manière progressive en cherchant à rendre visible les algorithmes, ces mystérieuses forces cachées qui les agitent.» Un cube qui palpite, un cylindre qui cogne, des formes abstraites, dépouillées de signification, pour ne pas distraire le spectateur, car ce qui intéresse Schmitt, ce n'est pas la forme mais ce qui l'anime. L'artiste empile ces objets minimaux jusqu'à former des «nanoensembles» complexes où les relations entre les objets deviennent de plus en plus floues.
C'est l'oeuvre de Steve Reich, père de la musique minimale et répétitive, qui a inspiré le plasticien. Au sortir d'un concert de Music for 18 Musicians, il imagine 22 cubes ensemble, 22 cubes visuels et sonores en rotation où chacun est indépendant, mais tous jouent ensemble. «Quand on est spectateur, on n'arrête pas d'essayer de fair