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publié le 16 mai 2003 à 23h01

C'est un objet rare, de ceux qu'on qualifie «de référence». Pourtant, le livre n'est pas a priori l'objet le plus indiqué pour rendre compte du webdesign. Sites de création contourne habilement l'écueil, à l'aide d'une maquette hyperréférentielle (des pages sur le Web reprenant l'ergonomie des pages du Web). Les captures d'écran (plus de 1 000) aident à saisir les principes de navigation, le découpage en chapitres (interface, typographie, animation, communauté, écritures) reprend l'arborescence de l'hypertexte en sous-sections critiques de sites, choisis pour leur innovation. «Naviguer désespérément sur le Web à la recherche de la branchitude n'est pas notre objet», prévient l'auteur, Max Bruinsma, spécialiste néerlandais du design graphique et ex-rédacteur en chef du classieux Eye. En filigrane, ce panorama international préfigure un Internet où l'interface primerait sur la technologie, où l'utilisateur serait au centre de l'expérience, où les designers rechercheraient de «nouvelles méthodes de navigation et d'accès au contenu des sites». Un parti pris d'utopie graphique qui pèche par son aspect trop formel : le plus beau design du monde ne peut donner que ce qu'il a. Et les plus beaux sites graphiques se font parfois coiffer sur le poteau par des webs communautaires type Indymedia ou Adbusters (où l'innovation vient du média).

Deux limites à cette mine pour internautes exigeants : un focus trop néerlandais (les Pays-Bas sont doués en la matière, mais pourquoi ne pas avoir c