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Libération
Critique

Revenez à vos basiques instincts

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publié le 16 mai 2003 à 23h01

Dans les années 90, lassée des excentricités des créateurs, une génération de yuppies désabusés s'est tournée vers les vêtements authentiques et rassurants griffés Gap ou A.P.C. Les trentenaires d'aujourd'hui, saturés par la surenchère des griffes chic, s'emballent pour les vêtements néoclassiques et pétillants signés Bali Barret, CinqétoilesLuxe (lire ci-dessous) ou Christophe Charon. «On a commencé à parler de basique dans les années 60, explique Dominique Peclers, fondatrice du bureau de style Peclers Paris. Il s'agissait alors de définir des vêtements de base correspondant à un style de vie, celui des femmes actives.»

Le classique évolue. A chaque époque, ses essentiels, pantalons en flanelle grise dans les années 60, caleçon long pour les années 80 et jean cinq poches pour 2003. Au fil du temps les basiques casual, sports et décontractés ont pris le pas sur les classiques guindés. Pour le créateur de mode masculine Christophe Charon, la notion de classique a d'ailleurs beaucoup évolué : «Une veste militaire passe aujourd'hui pour un classique et plus personne ne porte de blazer.» Polo, treillis ou sweat ont en commun d'être des pièces détournées du vestiaire militaire, sportif, voire de travail. «L'aventure de la chemise Lacoste est significative, note Dominique Peclers. Ce vêtement de sport, devenu vêtement de loisir, puis tenue de ville, adopte aujourd'hui une touche mode.»

Sous ses airs d'éternel classique, un basique se doit aussi de coller à l'esprit du temps. «Prene