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Libération

Kittin et dépendances

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publié le 30 mai 2003 à 23h12

Une pop star, c'est quoi ? Quelqu'un que tout le monde veut à un moment donné, sollicite à n'importe quelle occasion. Quelqu'un qui littéralement passe partout. Une star de l'underground, c'est à peu près la même chose. Mais en sous-titre et sur des spots particuliers. Ainsi de Miss Kittin (alias Caroline Hervé), DJette grenobloise mondialement connue via ses collaborations avec The Hacker, Felix Da Housecat, Sven Väth, Grand Pubah, etc. A l'instar et à l'envers d'une Madonna dont on peut mesurer l'omniprésence médiatique et promotionnelle sur MTV comme sur des bus publicitaires à Paris, les fréquentes et inédites apparitions de Miss Kittin relèvent mutatis mutandis du même processus. Et peut-être ­ à terme ­ de la même overdose : aucun «support», comme disent les attachés de presse, ne lui échappe. Elle s'infiltre et resurgit partout. Impossible de ne pas croiser la langueur dépressive de sa voix, ses textes chantés en anglais avec un accent français so nice, son son electro inspiré 80's... Sinatra 2001, par exemple, chanson figurant sur son premier album avec The Hacker, faisait l'ouverture pendant une longue minute d'un reportage d'Ariel Wizman et Valentine Gay sur Canal +. Les paroles («To be famous is so nice... alone in the VIP area... suck my dick, lick my ass...») collent à merveille au sujet, la presse people (1). Même pillée sans arrêt pour les illustrations télé, même en rotation constante sur Nova (un remix guitaristique de Stock exchange) ou dans les Urban Outfi