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Libération

Un manhattan au Georges

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publié le 2 juin 2003 à 23h15

Radouane nous avait invités à siroter un manhattan au Georges. Etait-ce l'effet du vent dans les parasols écrus ou du soleil rougeoyant sur la capitale ? On se croyait un instant transporté au Café del Mar, du temps de José Padilla...

Le soir tombé, on avait rallié les jardins du Palais-Royal où le Corazza s'était imposé comme la terrasse de la saison. Passé la belle entrée rue Montpensier, Gilles Roignant accueillait ses amis des années Palace, dont il fut le directeur, recommandait salades ou grillades, et laissait ensuite le charme et la fraîcheur des bosquets déserts opérer.

Le dernier verre se prenait toujours au Mathi's. On y tombait sur François Fayard, échappé d'un Téchiné imaginaire, puis Gallia Salimo qui donnait des nouvelles de Romy Haag et racontait comment Bowie, entiché de cette dernière, et «superbe dans son trench cintré à la taille», était passé les prendre en limousine sur la route du Pavillon de Paris, où il donnait un show à la fin des années 70 : «En rejoignant le public, on était terrifiées, persuadées que tous ces mauvais garçons allaient nous violer.»

Le dîner de la semaine resterait celui donné par Agnès b. après le vernissage de l'exposition de Harmony Korine dans sa galerie. Comme dans le Los Angeles de Gregg Araki, une faune underground bourdonnait dans un immense décor blanc éclairé de murs discrètement fluo, bientôt envahi du bruit d'une station orbitale en travaux, opéré par un DJ.

Jean-Marc Lalanne, qui flashait sur les adolescents fracassés, ado