Menu
Libération
Critique

Beau linge au Lavoir

Article réservé aux abonnés
publié le 12 juin 2003 à 23h21

L'édition précédente (la toute première) a propulsé d'emblée, par ses choix pointus à double entrée (artistes pionniers et nouveaux), Jazz Nomades au rang de valeur sûre. Ce festival au service des musiques improvisées et de traverse ­ dont la programmation est soigneusement concoctée par Blaise Merlin et Joëlle Léandre, figure de la contrebasse ­ s'est d'ailleurs vu attribuer quelques subventions qui lui ont permis une baisse des tarifs (5 euros) par rapport à ceux de l'an dernier.

Sur le même principe et au même rythme (deux concerts, découverte et création) dans la belle intimité du Lavoir moderne parisien aux murs de pierre, les révélations précèdent les piliers. Dans ce chaudron de jazz créatif et de musiques inclassables, William Parker ­ contrebassiste américain initiateur du festival Vision à New York, associé à Cecil Taylor puis membre de l'original quartet de Davis S. Ware et des ensembles de Matthew Shipp ­ tape le boeuf (ce soir) avec le libertaire batteur allemand Paul Lovens et le pianiste Agusti Fernandez, juste après les secousses cinglantes des Siciliens de Switters.

Le lendemain, Elise Dabrowsky (du groupe Ixo, sensation 2002) rejoint avec son humour et son style incantatoire les pontes de la contrebasse pour une Basse Love Soirée... forcément «grave» ! Ainsi crescendo, jusqu'à l'onde de choc finale. La Théorie du Chaos, trois agités du vocal en union libre (Médéric Collignon, Claudia Solal et Lê Duy Xuân) rivalisent d'inventivité a capella. Avant le dernier